Voila la 4ème partie. Elle n'a pas de lien direct avec les 3 premières, donc c'est pas grave si vous avez pas lu le début.
L’INQUISITEUR LOVEN GALACKILL IV
Dans le vaisseau qui le ramenait chez lui, Galackill réfléchissait. A quoi pouvait ressembler cette relique dont lui avait parlé son frère ? Il décida qu’une fois arriver, il interrogerait des spécialistes. Mais encore fallait-il arriver…
Soudain, l’alarme retentit.
« Un réacteur latéral a explosé !
-On est attaqué !
L’équipage courait dans tous les sens, des ordres étaient lancés de partout.
- Direction 3, 3, 0.
- Bordel de merde!
- 3, 3, 0, bien reçu.
- Toi, dans le sas ! Il faut aller éteindre l’incendie de l’extérieur !
- J’y vais commandant.
- Prends l’extincteur, imbécile !
- Excusez-moi commandant.
- Allez, on se bouge!
Le commandant se tourna vers les pilotes.
- Vous contrôlez ?
- Difficilement, commandant. Le vaisseau penche vers la gauche.
- Les dégâts ?
- Pour l’instant, seul un réacteur latéral sur l’aile gauche. Mais si l’incendie n’est pas maîtrisé rapidement, le feu se propagera aux autres réacteurs.
- Qui attaque ?
- On ne le sait pas encore. Nous ne sommes même pas sûrs que ce soit une attaque. Peut-être n’est-ce qu’une défaillance dans le système de refroidissement.
La radio du commandant crépita.
- Je suis dans le sas, commandant !
Le commandant se tourna à nouveau vers les pilotes.
- Ouvrez le sas.
- Commandant, pour ouvrir le sas, nous devons nous arrêter.
- FAITES CE QUE VOUS AVEZ À FAIRE, MAIS OUVREZ-MOI CE SAS!
- A vos ordres. Arrêtez les machines, soupira un des pilotes.
Le vaisseau s’immobilisa dans l’espace, et le sas s’ouvrit sur le mécanicien chargé d’éteindre l’incendie. Celui-ci sortit, un extincteur à la main, et se dirigea vers le réacteur endommagé. Une fois arrivé, il vida tout le contenu de son extincteur sur les flammes. Alors des vapeurs blanches sortirent deux mains griffues, qui attrapèrent le mécanicien à la gorge et l’entrainèrent à l’intérieur du réacteur.
- C’était quoi, cette chose ? s’exclamèrent les deux hommes qui avaient assisté à la scène derrière les écrans de contrôle.
- Un volontaire pour aller voir ! Immédiatement ! gueula le commandant.
- J’y vais, répondit Galackill.
- Vous ? Il n’en est pas question! Le but de cette mission est de vous ramener sain et sauf sur Terra. Je ne permettrai qu’il vous arrive quelque chose. C’est clair ?
- Ecoutez, vous êtes commandant, ce vaisseau vous appartient. Néanmoins, je suis Seigneur Inquisiteur, j’ai donc le droit de vie ou de mort sur vous et votre équipage. Tel l’Inquisiteur Karamazov, je châtie les innocents comme les coupables, car nul n’est exempt de reproches. Je peux provoquer la destruction de ce vaisseau et de tout son équipage sur simple contestation de mon autorité, je peux faire exécuter votre famille pour un acte bâclé ou de trop grande durée. Je suis le maître à bord de ce vaisseau, ainsi que dans tous le secteur et les secteurs alentours, et vous allez me laisser passer immédiatement. C’est clair ?
Le commandant, malgré ses deux mètres quarante, parut soudain minuscule par rapport à l’homme en armure dorée. Les yeux baissés, il s’écarta lentement.
- Soyez quand même prudent.
- Votre réputation ne souffrira pas ce soir, répliqua le Puritain en s’engouffrant dans le sas. Ouvrez-moi ça.
- Ouvrez le sas, envoya le commandant à l’attention des machinistes.
Un instant plus tard, Loven, protégé par un scaphandre doré beaucoup trop serré pour son armure volumineuse, flottait dans l’espace en direction du réacteur, son Marteau Tueur de Démons dans la main gauche, la main droite chargée d’énergie psychique. Arrivé devant le réacteur, il regarda à l’intérieur, puis autour de celui-ci. Rien. Il se retourna, faisant mine de repartir, puis se retourna à nouveau tout en assénant un revers foudroyant de son Marteau. Le bras qui essayait de l’attraper rentra dans le réacteur, le poignet brisé.
Soudain, d’une vitesse fulgurante, un corps noir, très mince mais cependant assez musclé, jaillit du réacteur. La créature, d’environ deux mètres cinquante de haut pour cinquante centimètres de large, toisait l’Inquisiteur de ses huit yeux globuleux. Son visage d’insecte était agrémenté d’une bouche de laquelle sortait une langue fourchue d’où gouttait un liquide mauve visqueux. La créature tout droit sortie d’un cauchemar fondit sur Loven, les crocs en avant. Le Puritain laissa partir l’éclair bleuté qui dansait autour de son poignet. La créature le reçut en plein visage sans sembler blessée. Visiblement contrariée, elle se jeta sur Loven, se jouant de l’apesanteur. Celui-ci, en revanche, éprouvait beaucoup de mal à se déplacer dans cet environnement nouveau. Le monstre l’attrapa une fois de plus à la gorge et l’entraina loin du vaisseau.
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- Putain… Je savais qu’on n’aurait pas dû le laisser partir, dit le commandant, les yeux rivés sur l’écran de contrôle.
- Alors on fait quoi, commandant?
- On va le chercher, imbécile. Je veux quatre hommes pour m’accompagner dans le sas. Exécution!
- Vous n’allez pas y aller, commandant!?
- Occupe-toi de ton tableau de bord, toi.
Le commandant, accompagné de quatre hommes, entra dans le sas.
- Ouvrez.
Le sas s’ouvrit, les cinq hommes en scaphandre lourdement armés en sortirent.
+++
Loven regarda avec dégoût le cadavre déchiqueté qui flottait à hauteur de ses yeux. Jamais il n‘avait combattu une bête aussi immonde. Après avoir encaissé un coup de Marteau dans le sternum, l’insecte avec craché un acide jaunâtre, un acide tellement corrosif que l’armure d’adamantium de l’Inquisiteur avait partiellement fondu. Avant de mourir, le monstre avait enflé, toutes ses pores ouvertes déversant un liquide mauve collant. L’instant d’après, une gerbe de flammes sortit de la gueule de la bête. Puis sa carapace s’était détachée, mettant à jour un entrelacs de veines blanches et de nerfs. Les muscles et la chair avaient disparu. Les huit yeux énormes s’étaient éjectés de leurs orbites un à un, reliés à la tête de la créature par les nerfs optiques. Enfin, tout son corps fut secoué de spasmes, et la bête s’écroula.
L’Inquisiteur se dirigea vers le vaisseau, la douleur à sa gorge n’arrangeant pas son problème de déplacement dans ce milieu. Il vit au loin cinq taches blanches s’approcher de lui.
Les cinq hommes avaient pris soin de s’équiper d’espèces de réacteurs dorsaux modifiés afin de se déplacer rapidement dans l’espace. Sans un mot, le commandant et un mécanicien agrippèrent Galackill et l’aidèrent à regagner le vaisseau.
Quelques heures plus tard, l’équipage débarqua sur Terra.